Les
cloches de Floreffe (6/10)
Eglise de Soye Deux cloches Slégers et Causard classiques, une Baron de Rosée. La
cloche du Baron de Rosée est fort rare, ce qui nous rend euphoriques :) Cette cloche serait donc à considérer comme provenant du fondeur Pierre-Henri Michel. Ce serait d’une grande rareté. En effet, ce fondeur mineur est décédé à 31 ans. Il reprend l’actif de la fonderie de Moulins en 1855. Cela cessera en 1865. De ces dix ans d’activité artisanale, il ne reste que des traces infimes. Seul le dictionnaire des facteurs d’instruments de musique le mentionne. Autrement, il reste inconnu. A sa mort en 1865, c’est Hippolyte Causard qui reprendra l’actif, d’où encore une fois des explications quant aux similitudes Baron De Rosée / Hippolyte Causard. Il est le fils de Joseph Michel, qui lui-même travaillait pour la fonderie de cuivre du Baron De Rosée.
Est-ce que cette cloche est une De Rosée ? Là franchement, je dirais qu’il n’est pas facile de répondre. La première chose, c’est que dans la fonderie de canons et de cloches, le Baron ne fondait pas lui-même, il faisait exécuter le travail par des artisans. La seconde chose à dire, c’est que finalement les travaux du Baron De Rosée ne sont pas très bien connus. Il est certain que les Michel père & fils fondaient pour lui… mais quant à d’autres artisans ? Une référence bibliographique note que : En 1787, l'empereur Joseph II supprima l'abbaye de Moulins qui fut remplacée par une forge puis, par une fonderie. Le quartier abbatial est devenu l'actuel château de Moulins, toujours habité par la famille de Rosée. Cette fonderie, bâtie sur l'abbaye par le baron de Rosée est devenue une usine qui occupe maintenant, 150 à 250 ouvriers. Une autre source mentionne : il exploite la fonderie de cuivre et le laminoir d'Anthée de 1825 à 1832. Une dernière source mentionne l’exploitation : d’une batterie, tréfilerie de fil de laiton, et laminoirs, de Jacquier de Rosée, Damoiseau et Gédéon de Contamine, entre Landrichamps et Givet, au lieu-dit Vieux-Pré, de 1787 à 1820.
Si l’on en croit donc ces références bibliographiques, l’atelier du Baron mérite bien son nom d’usine, tel que d’ailleurs mentionné en épigraphie. La production de cloches devait être épisodique, vu le faible nombre qu’il nous en reste. Les enlèvements des Allemands en 1943 sont probablement de grands destructeurs.
Le Baron De Rosée, outre sa distinction nobiliaire, est identifié comme étant Alphonse-Marie-Eugène, baron de Jacquier de Rosée, né le 27 septembre 1797 et mort à Moulins le 30 novembre 1854, fils d’Antoine-Laurent de Jacquier, Baron de Rosée, et d’Elisabeth-Marie-Josephe d’Incourt, baronne de Frèchencourt. Il s’est marié avec Marie de Goër de Herve de Forets. En ce sens donc, étant donné que le Baron est un grand industriel, étant donné qu’il sous-traitait la fonte à ses ouvriers mais la commandait, on pourrait dire que c’est une De Rosée. La date mentionnée en épigraphie est 1856 et non 1836 comme supposé, Pierre-Henri Michel avait 1 an d'actif dans la fonderie. Cela rend les informations cohérentes. C’est donc une cloche De Rosée postérieure à sa mort. En réalité, c'est une reprise de l'actif et donc... une Henri Michel. C'est compliqué mais on s'en sort ! A noter que selon les photos de l'IRPA, il semblerait qu'il faille lire : l'usine de la Baronne de Rosée, et non Baron, peut-être cette mention fut obligatoire suite au décès du Baron. Le blason quant à lui serait de la famille Dehessele.
Soye
1 (Causard) Soye 2 (Rosée) Soye 3 (Slégers) Vous pouvez écouter ci-dessous la
volée (2,28mn) :
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