De
Sequana à la Seine
Nous avons parcouru la Seine depuis sa source jusqu'à l'estuaire : depuis la statue de Sequana à Source-Seine, jusqu'à l'estuaire cette immense Seine au Havre. Nous avons, mon frère et moi-même, été souvent amoureux des lieux, quelquefois rebutés par des difficultés, et avons cheminé de Sequana à la mer. De tout cela, nous avons enregistré les ambiances sonores, infiniment variées. Tel pourrait être en fin de compte le tout simple résumé de cette belle promenade. Enregistrer les ambiances sonores de la Seine, de la source à l'embouchure, n'avait jamais été réalisé. Les projets ayant existé - rares mais qualitatifs - se sont limités à des zones géographiques restreintes. Cela peut se comprendre, car la conception d'un parcours de 777 km à pied peut revêtir d'une certaine ambition. Le projet a consisté à exister le fleuve, être le fleuve, s'unir au fleuve. L'empreinte de la personne qui enregistrait a été minimisée autant que possible. En effet, nulle gloire dans le fait de parcourir la distance, ni même de réaliser "ce" projet. Le but de la démarche fut de donner voix à la Seine, qu'elle s'exprime. Le travail a consisté à la réalisation d'une interview sous forme d'un témoignage : elle parle, nous évoque ses vieux souvenirs ; elle livre des secrets enfouis profonds. Du fait du caractère
forgeant ce projet, plusieurs contraintes artistiques ont été
définies dès le départ. Une attention particulière
a été donnée aux flots, avec des enregistrements
inhabituels. Ce projet a été en quelque sorte voulu comme symbiotique avec le fleuve. Les perturbations potentielles ont été nombreuses, il a fallu dès le départ analyser les potentialités de s'en affranchir. Le but a été de réellement offrir la possibilité à la Seine de s'exprimer. Vu la particularité
de cette ébauche et le caractère totalement non lucratif,
il a été décidé de partager le projet
vis-à-vis du public selon deux aspects primordiaux : Le sujet fut riche et très loin de se limiter aux bruits de clapotis, la vie fourmille, qu'elle soit ornithologique ou anthropique. C'est aussi un fleuve d'histoire(s), exprimé au travers des ambiances sonores. La Seine a été choisie plutôt que la Loire car elle fait assez souvent l'objet de dénigrement. Il y a eu quelque part le souhait de mettre le fleuve en valeur, car son impopularité est celle d'a-priori. Cette considération est typiquement celle d'une méconnaissance. Les travaux sonores permettent on ne peut plus à l'auditeur de poser les rames et de se laisser bercer par les flots du doux cours d'eau. Vous pouvez écouter l'entièreté du voyage ci-dessous, il est gigantesque, énorme, exigeant, fascinant, rebutant, épuisant, fantastique. Ce voyage n'a pas été subsidié, étant donné qu'aucune institution liée à la Seine, directement ou indirectement, n'a souhaité s'investir, quand bien même les montants étaient dérisoires (il était demandé entre 20 et 30 euros). Qu'ils en soient tous ici pas remerciés. Le projet a été soutenu par des dons de personnes privées. Ma reconnaissance envers eux est très grande, puisque ce sont ces personnes de coeur qui ont permis de réaliser ce bonheur.
Le voyage a été publié en presque totalité sur la plateforme Aporee, qui d'une manière graphique permet d'accéder aux sonorités du monde entier. Il suffit de se déplacer sur les cartes au gré de ses envies. La radio Aporee est disponible en cliquant sur la boussole rouge ci-dessous.
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