Les
Drouot, fondeurs de cloches
(Une biographie des Drouot du Bassigny)
Réaliser la biographie des Drouot nest pas compliqué, comme peut lêtre létablissement des notices concernant les Chevresson. En contrepartie, cest dense. Les fondeurs sont dune part nombreux et dautre part, le nombre de cloches est très important. Il nest pas toujours établi qui des Drouot a coulé telle ou telle cloche. Les Drouot sont originaires
du Bassigny. Ils sont très nombreux en ces quelques villages.
Ceux qui ont réalisé des cloches en Belgique et qui nous
intéressent sont les suivants : Les Drouot sont des fondeurs de la fin du 18è siècle et du 19è siècle. Ce sont des fondeurs majeurs pour la Belgique, autant en nombre quen qualité. Le plus gros bourdon de Belgique (Tournai) est une uvre des Drouot, principalement Jean-Baptiste. Les cloches Drouot sont parfois qualifiées de qualité inégale. Cest notamment le cas de Joseph Berthelé. Une chose qui est certaine, cest quil y a beaucoup de fondeurs Drouot, dont certains ont exécuté un nombre incalculable de cloches, dautres des quantités minimes. Il y a eu aussi un certain nombre de collaborations, avec des fondeurs de renom : Regnault, Deforest, Simon ; dautres sont des jeunes, on pense à Clément Habert qui avait 15 ans à sa première cloche. Les cloches Drouot, cest donc une vaste entité disparate, il est difficile de juger lensemble. Nous ne pouvons contredire Berthelé quant à la qualité inégale, cest un fait probable. Signalons à simple titre dinformation que jusquici, toutes les cloches Drouot qui furent analysées étaient de très bonne qualité, autant du point de vue métallurgique que du décor et de la sonorité.
DROUOT Clément
1er DROUOT Clément
II
DROUOT Jean-Baptiste Il travaille en collaboration avec Martin et Joseph, ses deux frères, au gré de travaux itinérants. Ce sont ce quon appelle des fondeurs ambulants, qui passent de lieu en lieu à la recherche de commande. Il leur est connu des travaux magistraux en Belgique. Au fil de commandes de plus en plus régulières en Belgique, il finira par sinstaller en Belgique, à proximité de Tournai. Cet emplacement est probablement le lieu-dit appelé Pic-Au-Vent, à côté de Willemeau et de Tournai. Il ne reste à ce jour strictement rien dépoque en ce lieu. Il était en effet réputé y avoir une auberge. De celle-ci il ne reste rien de reconnaissable. Nous recueillons aussi linformation (daprès le DFIM), que lintéressé loge par périodes dans un établissement appelé « Le Lion dOr », situé rue des Sept Fontaines à Tournai. Ce lieu ne nous est plus connu à ce jour, la rue en question, située à côté de la Rue Saint-Eleuthère, est uniquement résidentielle. Nous pouvons imaginer quil sagit dun hôtel, dont il ne resterait rien à ce jour vu la destruction majeure de Tournai durant la seconde guerre mondiale. Comme nous le verrons plus loin (Chapitre 'Charles'), il travaille en collaboration au gros bourdon de la cathédrale de Tournai. Berthelé, dans Campanographie ancienne et moderne, nous apprend que : Jean-Baptiste Drouot a été enterré dans le cimetière de Willemeau. Berthelé dans le
même ouvrage le décrit comme : Fondeur ambulant pendant
au moins 35 ans ; vraisemblablement élève de son père
Clément Drouot et de son oncle François Garnier. Travailla
en société, mais pas d'une façon régulière,
d'abord avec son frère Martin, ensuite quelque peu avec son frère
Joseph.
DROUOT Martin Il travaillera essentiellement en association avec son frère Jean-Baptiste, on lui connaît assez peu de travaux : Mons (1820), Tournai (1825), éventuellement Merelbeke. Une note est mentionnée à ce sujet dans les carnets de Joseph Drouot.
DROUOT Joseph Joseph Drouot se marie le 7 avril 1823 avec Marie Perrin, la sur de Joseph Perrin, au village de Maisoncelles. Il est domiciliée à Maisoncelles toute la durée de sa vie. Fondeur de grande réputation, à la production intense, il « partira en campagne » durant 45 ans, se consacrant à litinérance et à la fonte des cloches. Entre 1821 et 1823, il effectuera des collaborations avec Clément Habert, dit le Clémentin. Celui-ci est encore jeune. 1823 sera la fin de la collaboration, inopinée, par le décès de Clémentin, lequel a 33 ans. Il nest pas connu la cause de ce décès, si ce nest que cela se situe en Belgique. Par la suite, Joseph Drouot collaborera avec Pierre Courteaux. Il est notamment connu une période de collaboration entre 1824 et 1827. Entre 1842 et 1845, celui-ci sinstalle à Saint-Martin au Laërt, à côté de Saint-Omer, à la limite entre le Nord et le Pas-de-Calais. « Il est fait élection de domicile chez le sieur Beauchamp, aubergiste à Saint-Martin au Laërt ». Plus tard, il migre vers Leuze en Hainaut, « où il fait élection de domicile chez le sieur Leclercq, menuisier et cabaretier rue du Bois-Blanc à Leuze ». Cette déclaration date de 1850. A ce jour, il ne reste absolument plus rien d'époque à la rue en question à Leuze. Encore plus tard, on le verra dans lactif de Paul Drouot, dans la fonderie de Sin-Le-Noble. Il abandonne le métier en 1862. Durant ses activités, il a tenu à jour un (ou des) carnet(s), qui permettent d'apprécier très précisément les fontes réalisées, seul ou avec ses frères ou en collaboration. Un élément qui permet de reconnaître une cloche Drouot est lutilisation quasiment systématique de ce quon appelle dans le jargon « la palmette Drouot ». Les échanges de matrices étaient plus que fréquents, mais disons que la présence de cette palmette est déjà un élément favorable.
DROUOT Charles DROUOT Clément-Vital Il se marie le 28 janvier 1845 avec Marie-Anne-Antoinette Damian (ou Damont), à Insming et a un fils, Charles-Ferdinant Drouot. Daprès le DFIM, il est lélève de son oncle Joseph. Peu de temps après, il prendra le métier de fondeur ambulant, ses campagnes se situent essentiellement en Lorraine. Il collaborera de temps à autre, les épigraphies en témoignent, avec Antoine-Joseph Hémery. Il abandonnera très rapidement le métier de fondeur, quittant les fontes à l'âge de 32 ans. Un point nous intéressant : cest lors dune coulée à Deux-Acren, en 1849, quil initiera Léopold Marquebreucq au métier de fondeur. Ce dernier est non-fils de fondeur. Nest pas un fondeur majeur. Il a collaboré à la coulée du bourdon de Tournai, avec Jean-Baptiste et Charles. Il décède lui aussi assez jeune, 48 ans.
DROUOT Paul Les Drouot perpétuent depuis laube de la tradition campanaire en Bassigny une coutume de fonte en itinérance, comme les Hemony, les Causard, les Farnier. Ils passent de village en village à la recherche de commandes auprès des fabriciens et des évêchés. Cest ainsi que Paul commence le métier, alors âgé de 17 ans, aux côtés de son père Joseph Drouot. Ces voyages sétabliront jusquen 1855, où des cloches dassez faibles tonnages voient le jour. Lavènement des chemins de fer le poussera au choix judicieux détablir une fonderie à Douai, au faubourg Notre-Dame. Auparavant, son père y avait acheté un lopin de terre, dans le clair espoir de sédentariser un atelier. Cette petite usine sera finalement assez rapidement installée à Sin-Le-Nôble, une petite ville du pourtour de Douai, pour des raisons de praticité. Sans pour autant posséder dacte écrit, il est certain quen 1857, cet atelier était fonctionnel. Joseph Drouot abandonnant le métier en 1862, les travaux mèneront par nécessité vers une courte collaboration avec son frère Charles-Clément ; Par la suite et dès 1863, la fonderie sera dirigée seul et de main de maître jusquen 1883. Les années séchelonnant au gré de commandes toujours plus pressantes, dautres collaborations auront lieu de manière éparse, dont celle avec son neveu Charles Drouot. Lactivité sans cesse grandissante provoque un certain nombre de bouleversements majeurs imminents, la fonderie de Sin-Le-Nôble devant peu à peu exigüe. En 1886, une succursale est crée à Tournai, elle était située à la rue du Nord. Pleinement investi en ce projet, cest en cette période que la fonderie de Sin-Le-Nôble sera cédée à Charles Drouot. La fonderie de Tournai, pleinement établie en 1893 et par suite de diverses contributions, verra naître lactivité de très grande réputation des Marcel Michiels, père et fils. Cest en 1895 que Paul Drouot, encore assez jeune, cessera toute activité. Du côté de la fonderie de Douai en pleine effervescence, Charles Drouot sassociera avec le fondeur Georges Thurin, sous le nom Drouot & Thurin. Après des années deffervescence et au décès de Charles Drouot, latelier sera repris par Charles Wauthy Junior. *** Afin de conclure sur les
Drouot, nous pouvons avancer les affirmations suivantes : - En Belgique, les Drouot ont collaboré avec : Clément Habert, Pierre Courteaux, Etienne-Louis-François Regnault, François Lainville, Louis Lainville, Louis Simon, Joseph Simon, Jules Bastien, Jean-Baptiste-Nicolas Gaulard, Joseph Perrin, Nicolas-Bonnaventure Thouvenel. - Si l'on doit résumer : Joseph Drouot était dans tous les coups, Clément II dans de nombreux. Paul-Denis a fondu les plus récentes. Il s'agit d'une lignée passionnante ! Bibliographie
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